Psychiatre, psychologue, psychothérapeute : qui fait quoi ?
Il est nécessaire de présenter quelques éléments de définition des différents « psys » que vous pouvez consulter.
Le psychiatre
Le psychiatre est un médecin. Il a fait des études de médecine et a bénéficié d’une spécialisation, d’une durée de deux à trois ans, dans l’abord médical et psychologique de la maladie mentale. Il peut prescrire des médicaments.
Le psychologue
Le psychologue a fait des études de psychologie, sanctionnées par un master 2 professionnel. Attention, il existe de nombreuses spécialisations, par exemple en psychologie du travail, du développement ou en neurosciences, et toutes ne concernent pas le soin mental.
C’est surtout la psychologie dite « clinique » qui a ce dernier pour objet. Là encore, les pratiques se ramifient, puisqu’il est possible d’être psychologue clinicien mais d’exercer le métier avec les théories cognitives comme référentiels, les dogmes psychanalytiques ou d’autres encore.
La psychanalyse, justement, concerne la science de l’inconscient découverte par Freud, qui est à la fois une théorie de l’appareil psychique et une méthode d’investigation de la personnalité singulière et des productions culturelles.
Pour Freud, « Psychanalyse est le nom :
1) d’un procédé pour l’investigation de processus animiques, qui sont à peine accessibles autrement ;
2) d’une méthode de traitement des troubles névrotiques, qui se fonde sur cette investigation ;
3) d’une série de vues psychologiques, acquises par cette voie, qui croissent progressivement pour se rejoindre en une discipline scientifique nouvelle. »
À l’origine, il s’agissait bien d’une méthode thérapeutique permettant une levée des conflits psychiques traversant l’individu ou le « divisant », pour reprendre le terme de Lacan.
Division entre le manque et l’impossibilité de le combler, entre le langage et l’indicible, entre les désirs inconscients, refoulés pour répondre aux exigences de la société. Si la nature humaine se fonde sur une certaine conflictualité inconsciente, la névrose permet de la révéler.
Pour devenir psychanalyste, tout dépend de l’école du praticien, mais en règle générale il convient d’avoir soi-même effectué une psychanalyse puis, à la fin de la cure, d’avoir pu faire reconnaître ce désir, auquel doivent s’ajouter une formation à travers une succession de séminaires, colloques, groupes d’intervision, et surtout une supervision par un analyste chevronné. Le psychanalyste peut être également psychologue ou psychiatre, mais beaucoup exercent sans formation universitaire transversale.
La psychothérapie
La psychothérapie concerne toute personne se réclamant praticien du soin psychique. Elle regroupe donc un ensemble de pratiques hétéroclites des plus sérieuses et documentées (thérapies dites « systémiques », d’inspiration analytique, cognitivo-comportementales, etc.) aux plus farfelues (stimulations abdominales, thérapie par l’animal totem, par le voyage astral, que sais-je encore) et des professionnels eux-mêmes des plus sérieux (psychiatres, psychologues, etc.) aux plus dangereux (coachs dépourvus de qualification officielle, gourous de sectes, improbables chamans et j’en passe).
Sachez tout de même qu’aujourd’hui la loi encadre et protège le titre de psychothérapeute. Si psychologues et psychiatres gagnent le droit d’utiliser le titre de psychothérapeute en obtenant leur diplôme, l’utilisation du titre par les personnes qui en sont dépourvues « est subordonnée à la validation d’une formation en psychopathologie clinique de 400 heures minimum et d’un stage pratique d’une durée minimale correspondant à cinq mois effectués ».
Hélas, beaucoup de thérapeutes auto-proclamés posent leur plaque sans respecter cette loi, ce qui doit contraindre les patients à une grande prudence dans leur choix. Un nouveau terme a fait son apparition, celui de « psychopraticien ».
Il désigne de manière rudimentaire des « praticiens du champ psy » qui s’attribuent des compétences thérapeutiques, mais qui ne sont ni psychologues ni psychiatres, et qui ne peuvent pas tous prétendre au titre de psychothérapeute, puisqu’ils n’ont pas tous accompli les quatre cents heures de stage obligatoires.
Il est remarqué que leurs formations, souvent plébiscitées sur les réseaux sociaux, sont très inégales. Elles sont, en général, assez brèves et débouchent sur des diplômes à l’intitulé parfois improbable, non encadrées et dans un flou juridique plutôt inquiétant. Il est déconseillé, en première instance, de rechercher de l’aide auprès d’un praticien qui ne peut pas justifier, a minima, du titre de psychothérapeute.
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C’est succinct mais pertinent ! Félicitations.