Agressivité et comportement délictueux à l’école : solutions et prévention

Agressivité et comportement délictueux à l’école : solutions et prévention

Nous sommes une fois ou souvent concernés par la violence en diverses situations : en famille, à l’école, dans la communauté. Quel sens donne-t-on à la violence ? En tant que éducateur, quoi savoir sur la violence en milieux scolaire et comment intervenir en cas de comportements délictueux à l’école ?


La violence est définie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme étant l’utilisation intentionnelle de la force physique, de menaces à l’encontre des autres ou de soi-même, contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou risque fortement d’entraîner un traumatisme, des dommages psychologiques, , des problèmes de développement ou un décès.

La violence peut être physique, verbale ou psychologique et peut s’exercer par les enfants et jeunes entre eux, par les adultes sur les jeunes et les enfants, mais aussi par les jeunes sur les adultes et les adultes entre eux.

L’école, institution éducative de plus en plus prépondérante, doit offrir un espace d’apprentissage, de protection et d’épanouissement des enfants et des jeunes. Elle doit permettre également l’acquisition des valeurs et servir de modèle.


Selon le Code pénal, la violence, représente “les atteintes à l’intégrité physique ou psychique de la personne”. La violence, c’est tout ce qui porte atteinte à autrui, à travers les mots, les coups ou la contrainte.

La violence est donc l’utilisation de la force physique ou psychologique pour contraindre, dominer, causer des dommages ou la mort d’une personne. Cela suppose des coups, des blessures, des injures, des privations, de la souffrance. Exercée par une personne, la violence peut aussi s’exercer en groupe.

1- Les facteurs de risque et les causes de la violence

Les facteurs individuels

Les facteurs relationnels : influences familiales, influences des pairs. Les facteurs communautaires : criminalité dans le milieu (gangs, armes à feu et stupéfiants), l’école.

2- Les différents types de violence

La violence est vécue dans toutes les sociétés. Elle commence à la maison, se retrouve dans les lieux publics et professionnels, les espaces de distraction et dans les établissements scolaires.

En milieu scolaire, tout le monde est concerné par la violence, aussi bien les enseignants que les élèves. A l’école, les élèves souffrent de plusieurs formes de violences. Ils subissent des humiliations, des châtiments corporels et parfois des abus sexuels.

Dans les écoles, nous pouvons distinguer la violence entre les élèves. C’est une violence qui se passe habituellement hors de la salle de classe. Elle peut advenir dans la cour de l’école ou hors de l’école. Les enfants subissent des brimades, des moqueries, des intimidations, des rackets, des bagarres, etc., de la part d’autres élèves. Ces violences peuvent parfois aller jusqu’au harcèlement sexuel voire au viol.

La violence psychologique

Le premier stade de la violence est psychologique. Un enfant est un peu différent des autres, par exemple, il bégaie, est un peu trop renfermé, ou alors est trop sage pendant les cours, ou encore est d’une origine ou d’une culture différente. Nous avons aussi le cas des enfants porteurs d’un handicap physique ou mental.

La violence verbale

C’est une forme de violence qui passe par les mots. Elle consiste à humilier l’autre par des messages de mépris, d’intimidation, des injures ou des menaces d’agression physique. Elle peut se traduire par des interdictions, du chantage, des ordres. Elle blesse moralement et profondément la personne. C’est une violence faite aussi bien par les enfants et les jeunes que par les adultes, etc.

La violence physique

La violence physique est liée aux coups de chicottes ou de bâtons, aux gifles, aux bagarres, aux coups de pieds et coups de poing, aux jets de caillons, ou d’autres objets. La violence physique atteint l’autre dans son intégrité corporelle. Elle peut prendre la forme de violences légères (une bousculade…) ou de violences beaucoup plus graves, quand elle cause des blessures physiques entraînant une invalidité temporaire ou parfois la mort.

Les violences sexuelles

Le voyeurisme : dans ce cas d’espèce, dans une cour, certains peuvent aller épier d’autres dans les toilettes. Nous trouvons aussi des situations ou certains obligent d’autres à se déshabiller pour regarder leur nudité.

Les agressions : apparemment anodines, mais d’ordre sexuel. Contraindre un autre à accepter des baisers par exemple. Ces actes, aussi bien les garçons que les filles en sont victimes.

L’attouchement sexuel : tout ce qui a un rapport avec des gestes à connotation sexuelle sur une personne non consentante. Toucher le sexe, la poitrine, les fesses… ou se faire toucher. C’est par exemple, le cas d’un enseignant ou des élèves qui touchent les parties sexuelles ou la poitrine d’un autre élève.

Les actes les plus graves, le viol par exemple. Cet acte criminel est l’une des pires violences sexuelles. Le viol est défini par le Code pénal comme tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise.

La cyberviolence

Avec Internet et à travers les réseaux sociaux, nous commençons à voir une nouvelle forme de violence dans la société. Il s’agit de la cyberviolence. On parle de cyberviolence quand on assiste à des cas d’insultes, d’humiliations ou menaces diffusées sur les réseaux sociaux, par courriel ou SMS.
Les différents types de cyberviolence sont :
– Le lynchage (disputes en ligne qui utilisent un vocabulaire agressif et vulgaire),
– le harcèlement (messages insultants, harcèlement indirect),
– le dénigrement (envoi ou publication de rumeurs ou potins cruels au sujet d’une personne afin de nuire à sa réputation),
– l’usurpation d’identité (prétendre que l’on est quelqu’un d’autre pour le mettre en danger ou nuire à sa réputation),
– la propagation de secrets ou de rumeurs ou de toutes autres informations personnelles,
– la tromperie (amener quelqu’un à partager des informations privées en ligne et ensuite les propager),
– le sexting, un terme issu de la combinaison de deux mots : « texte » et « sexe ». Il fait référence à la publication/propagation de photos sexuellement provocantes ou de textes à caractère explicitement sexuel.

4- Conséquences des violences en éducation

Les violences physiques, psychologiques et sexuelles peuvent provoquer, chez les enfants et jeunes, outre des blessures directes, toute une série de problèmes de développement, de santé et de comportement : retards de développement, maladies, difficultés scolaires, troubles comportementaux et de l’individuation, états d’angoisse, dépressions, tentatives de suicide, addictions, toxicomanies, anorexie, etc. Très souvent, un enfant violenté devient à son tour violent.

a- Conséquences sur la victime

Les violences physiques peuvent avoir des effets aussi bien physiques que psychoaffectifs et sociaux ; en particulier, elles peuvent compromettre le développement physique, psychologique ou affectif de l’enfant. L’impact est négatif car les violences physiques privent les enfants de leur droit à l’éducation, du droit d’accès à une éducation de qualité, du droit au respect et à la non-discrimination. A long terme, les violences physiques en éducation menacent la cohésion sociale et le développement.

Conséquences des violences psychologiques et verbales : Peur, phobie scolaire, découragement, traumatisme, démotivation, révolte, perte de confiance en soi, frustration, méfiance, timidité, …
Les violences psychologiques et verbales provoquent chez ceux qui les subissent un sentiment d’insécurité, voire de peur. Cela détériore le climat social, rend les personnes tendues et parfois agressives avec leur entourage.

Sur le plan psychologique, on observerait une augmentation du stress, de l’insécurité ; un sentiment de manque de compétence ; une baisse de l’estime de soi ; la peur du jugement des autres ; la frustration ; une détresse émotionnelle ; l’épuisement professionnel ; des épisodes dépressifs, voire la dépression ; la consommation d’alcool, de médicaments ou de drogues ; des idées suicidaires.

Conséquences des violences sexuelles : grossesses précoces et non désirées, mariage précoce, prostitution, Infections sexuellement transmissibles, abandons scolaires, traumatismes moraux.

Conséquences de la cyberviolence

La violence à l’école prend aussi la forme de cyberviolence, et les moyens utilisés par les agresseurs changent et évoluent selon les époques. C’est pourquoi la cyberviolence fait maintenant partie de la liste des manifestations de violence, puisque ce phénomène se développe, causant des dommages psychologiques sérieux aux victimes, suicide, perte d’estime de soi. Les conséquences négatives s’étendent aux agresseurs et à leurs parents qui pourraient être appelés à répondre de leurs actes.

b- Conséquences sur les auteurs de la violence

Les violences quelles que soient leurs formes ont des conséquences également sur leurs auteurs. Ces conséquences sont essentiellement d’ordre social et judiciaire. En dehors des troubles relationnels, il y a des sanctions conformément aux lois du pays.

En somme, la violence à l’école perturbe la vie scolaire et entraîne la dégradation du climat des écoles et une sorte de frustration qui les mène à se révolter et à devenir à leur tour agresseurs. La violence de par son caractère générateur, représente un problème qui nécessite des interventions urgentes.

Marc EFAVI

Je suis Yao Marc EFAVI. Faire face aux défis de l'heure, inciter à la vie altruiste, et conduire à la vie, tels sont les buts de mes écrits. Je projette devenir psychologue - spécialiste en éducation (formelle, informelle et non formelle) et recherche en psychologie. Contactez-moi via yaomarcefavi@gmail.com ou sur le +228 90576852. Fb : Marc Fulbert Yao Le meilleur s'installe en nous !

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