Qu’est-ce qu’un psychologue ?
Il est un cerveau et un cœur, et ne juge jamais. Il constate, aime et comprend. Il ne voit pas l’action elle-même, si non pour la corriger si elle est mauvaise. Mais il cherche les intentions profondes ; que l’intention soit corrigée, et l’action suit le même chemin. Ses connaissances humaines, psychologiques, physiologiques (elles doivent être immenses !) lui servent de grammaire. Il s’appuie sur elles, mais les revoit sans cesse. Car le mental humain ne subit aucune classification toute faite.
Il n’oublie jamais que tout être humain souffre ; telle est sa condition même. L’homme cherche solution à cette souffrance, par les moyens dont il dispose. Et la plupart des actions «méchantes» ne sont d’ailleurs que cette recherche.
Le psychologue est religieux, disons : il travaille à se sentir de plus en plus relié à tout ce qui l’entoure. Il sait que beaucoup d’hommes ont peur et sont plongés dans l’angoisse.
Les hommes cherchent donc avant tout la sécurité. Celle-ci doit leur être donnée par la famille et la société. Quand ils ne l’y trouve point, monte leur angoisse. Leur donner une sécurité nouvelle sera le rôle du psychologue. Il travaillera à ce que chacun la trouve en soi.
Il marche sur des sables terriblement mouvants : ceux de l’humanité tout entière. Il regarde d’un même œil toutes les actions humaines ; rien ne l’écœure, parce qu’il cherche les motifs, et comprend sans juger jamais.
Viennent vers lui des centaines d’adolescents et de mères, d’adolescents et de pères, d’époux et d’épouses. Leurs sentiments sont souvent contradictoires, ou exacerbés. Parfois, on les voit dressés l’un contre l’autre.
Le psychologue rétablit la balance, par l’équilibre et la lucidité qu’il donne à chacun. Devant les sots, il voit si cette sottise est réelle, ou possibilités non développées. Si elle est réelle, il empêche qu’elle devienne méchanceté. Il parle à chacun son langage, et n’oublie jamais le terrible pouvoir des mots.
Il entend secrets et confessions que nul autre, sauf le prêtre, n’entend jamais. C’est la matière humaine qui se déverse devant lui. Il considère cela comme un honneur, et ne s’en glorifie pas en lui-même.
Tout ceci n’est pas sentiment, mais condition essentielle de son rôle…
Source : Pierre DACO, Les prodigieuses victoires de la psychologie moderne, Photo de shutterstock
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