Troubles DYS (Partie 2) : Comment aider les apprenants dyslexiques pendant le cours ?

Troubles DYS (Partie 2) : Comment aider les apprenants dyslexiques pendant le cours ?

De nos jours, les recherches actuelles s’accordent pour considérer l’importance de l’analyse du langage oral pour accéder au langage écrit. Dyslexie, encore appelée « trouble spécifique de la lecture », est un terme qui renvoie à la présence de difficultés dans l’acquisition de cette habileté. Ce trouble apparaît dès les premiers moments de l’apprentissage de la lecture, lorsqu’on enseigne à l’enfant à saisir et à traduire les graphies, les phonèmes, les sons des lettres ou encore à décoder les mots. Ce symptôme présente des facettes multiples, qui évoluent en fonction de l’âge, de l’intensité du trouble et des circonstances de la vie de chacun. Dans la dyslexie interviennent des facteurs biologiques, neurologiques, psychologiques, organisationnels et linguistiques. Bienvenue dans votre magazine africain de psychologie dans la rubrique Education.

La dyslexie, qui affecte plusieurs apprenants, se caractérise par des déficits persistants dans les processus de décodage des mots écrits, une faible fluence en lecture et des difficultés en orthographe. Ce handicap constitue ainsi un obstacle mais pas du tout une limite aux apprentissages, notamment scolaires. L’enseignant peut facilement participer à l’accompagnement de l’apprenant dyslexique, à condition de mieux connaître la nature de ce handicap et les différents moyens d’accompagnement de ce trouble.

Selon le dictionnaire Robert Lafond, la dyslexie est un ensemble de difficulté rencontrée dans l’apprentissage de la lecture, de la scolarité antérieure et des troubles affectifs (encore désigné sous les termes de dyslexie spécifiques, dyslexie révolution) : pour indiquer que les troubles peuvent disparaître par opposition à la dyslexie d’involution qui provient d’une régression.

Elle est caractérisée par les troubles suivantes :

  • Inversion dans les syllabes (l’enfant lit « ra » pour « ar »), confusion visuelle de lettre symétriques (d et b, p et q, b et q, etc…)
  • Confusions auditives de sons voisins (v et f, c et g…)
  • Des omissions de sons, des substitutions de lettres. Il est aussi courant que l’enfant « coupe » mal les mots.

Les problèmes de compréhension en lecture résultent de la lenteur du décodage et non d’un déficit de compréhension.

La dyslexie se manifeste dès les premières étapes de l’apprentissage du langage écrit et de la lecture. L’enfant ne parvient pas à maîtriser le stade alphabétique (identification des lettres), puis il est incapable de mémoriser la forme visuelle des mots (stade orthographique). La lecture est hésitante, ralentie, parsemée d’erreurs, tandis que l’orthographe est touchée.

Les principales manifestations de la dyslexie sont les suivantes :

  • Une difficulté à identifier les mots ;
  • Une difficulté pour lire sans erreur et de manière fluide ;
  • Une difficulté à découper les mots dans une phrase ;
  • Une lenteur exagérée de la lecture ;
  • Une difficulté de compréhension des textes ;
  • Une écriture lente, difficile et parfois illisible ;
  • De nombreuses fautes d’orthographe ;
  • Une fatigabilité importante lors de la lecture et de l’écriture.

Lors de la lecture, l’enfant dyslexique peut réaliser plusieurs types de fautes, liés à plusieurs catégories de difficultés :

  • Des confusions auditives (perception difficile des sons proches) ;
  • Des confusions visuelles (différenciation difficile des formes proches) ;
  • Un défaut de mémoire visuelle de travail (faible ou mauvaise mémorisation de la forme et de l’ordre des lettres) ;
  • Un défaut de mémoire auditive de travail (difficulté à retenir les sons à l’intérieur d’une phrase) ;
  • Des omissions (ajouts ou inversions de lettres) ;
  • Une lecture partielle d’un mot ;
  • Une fusion de plusieurs mots ;
  • Un mauvais découpage des unités ou des éléments lus.

Il existe plusieurs types de dyslexie à savoir la dyslexie phonologique, la dyslexie lexicale, la dyslexie mixte et l’alexie.

La dyslexie phonologique : elle est causée par des déficits dans l’acquisition des correspondances graphèmes (lettres) phonèmes (sons) et dans la mémoire auditive à court terme ou mémoire de travail phonologique. Les personnes atteintes de ce type de dyslexie lisent davantage « par les yeux ». Ce type de dyslexie entraîne, lors de la lecture :

  • des confusions de sons (guvette pour cuvette) ;
  • une inversion de l’ordre des lettres (clame pour calme) ;
  • des difficultés de segmentation lexicale ;
  • des difficultés particulières à lire les mots rares.

La dyslexie lexicale : elle est causée par des déficits dans l’intégration calligraphique de la forme du mot. Les personnes atteintes de ce type de dyslexie lisent principalement « par les oreilles » : elles utilisent de façon prépondérante la voie phonologique. Ce type de dyslexie entraîne, lors de la lecture :

  • un décodage purement phonologique (par syllabe) ;
  • une écriture au son ;
  • une lecture lente des mots, surtout des mots nouveaux et des mots irréguliers (monsieur, écho, chœur, pied) ;
  • des erreurs de régularisation (mer devient mère, maire, ou le mot est écrit de façon différente chaque fois).

L’alexie : est une perte de la capacité de lire.

Compte-tenu des manifestations de la dyslexie, ce trouble est à l’origine de conséquences parfois importantes sur la vie de l’enfant. Il est notamment possible de citer :

  • Des difficultés de lecture et d’écriture, pouvant aller jusqu’à une absence de goût pour ces deux activités ;
  • Des difficultés d’apprentissage dans de nombreuses matières scolaires ;
  • Des problèmes de compréhension des énoncés ou des sujets d’examens ;
  • Des difficultés pour produire des copies lisibles et dans les temps impartis ;
  • Des difficultés pour étudier les leçons et faire les devoirs ;
  • Des résultats scolaires insuffisants, voire un échec scolaire ;
  • Un risque d’interruption de la scolarité ;
  • Des difficultés professionnelles dans toutes les situations où il est nécessaire de lire et écrire ;
  • Une fragilisation psychologique ;
  • Une baisse de l’estime de soi, parfois accompagnée d’un repli sur soi.

Ce trouble entraîne des retombées importantes sur la scolarité de l’enfant, puisqu’il impacte toutes les activités liées à la lecture. Dyslexie et scolarité sont ainsi intimement liées.

Voilà pour vous, enseignants et éducateurs surtout, une boîte à outils pour accompagner les apprenants :

1) Dans le déroulement du cours :

– Faciliter la prise de notes et encourager à prendre des notes, ce qui aide à l’apprentissage

– Indiquer clairement à tous les apprenants les aspects importants à noter

– Être attentif au retour d’attention de l’apprenant dyslexique pour adapter sa vitesse de transmission des informations

– Faciliter la lecture : évoluer progressivement et inviter à suivre les textes avec le doigt ou une règle

– Inciter l’apprenant dyslexique à prendre des notes en lui donnant en privé quelques astuces

***Adoption d’une pédagogie différenciée

On ne doit pas traiter tous les élèves de la même façon. Ils ont une manière différente de rentrer dans les tâches scolaires. C’est pourquoi, il est appelé à réorganiser ce qui se passe en classe afin que les élèves aient plusieurs options pour assimiler l’information, comprendre les idées et exprimer ce qu’ils ont appris.

2) Dans votre discours oral, il faut :

– Favoriser un débit de parole calme, constant

– Accentuer un peu l’intonation (aide à comprendre la structure des phrases)

– Être conscient de leur sensibilité aux bruits environnants, limiter les distracteurs auditifs et visuels, veiller à un environnement calme et silencieux

– Utiliser à l’oral les mots écrits sur le tableau et les montrer quand ils sont oralisés (favorise la mémorisation de l’orthographe)

– Permettre l’enregistrement du cours si possible (avec autorisation et conditions)

– Limiter le développement de l’anxiété des étudiants dyslexiques, favoriser une ambiance sereine et si vous les conseillez, le faire en privé et discrètement ou adresser vos conseils à l’ensemble des étudiants

3) Lors des révisions, il faut :

– Leur conseiller de travailler avec d’autres étudiants

– Organiser ses révisions : constitution d’un planning, apprendre à anticiper ses révisions, révisions avec d’autres étudiants, préparer des questions régulièrement pour l’enseignant, ne pas attendre le dernier moment : indiquer le moment de commencer les révisions, leur faire des rappels réguliers

4) Autres :

– Sensibiliser les parents d’élèves à l’existence des troubles des apprentissages, auxquels la dyslexie appartient, en rappelant que l’apprenant dyslexique n’a pas de problème fondamental de compréhension, ni de faibles compétences générales mais des déficits spécifiques liés à la lecture et l’écriture

– Aider l’enfant dyslexique à développer une meilleure image de lui-même, de favoriser la prise de conscience des autres étudiants, et de dédramatiser

– Leur conseiller de se placer de préférence au-devant de la classe

Voilà une liste de logiciels qui peuvent aider l’apprenant dyslexique si le système autorise l’utilisation des TIC :

  • Balabolka (logiciel de lecture des fichiers texte à haute voix)
  • Antidote (correcteur orthographique proposant des solutions variées)
  • Dys-vocal (logiciel d’aide à la lecture et écriture)
  • Microsoft Onenote (programme de prise de notes)
  • WOONOZ (technologie de mémorisation)
  • DRAGON (logiciel reconnaissance vocale)
  • Dictée vocale (Microsoft, Google Drive, etc.)

Dans notre prochain article, nous allons aborder comment aider les apprenants dyslexiques pendant les examens et les méthodes de lectures.

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Marc EFAVI

Je suis Yao Marc EFAVI. Faire face aux défis de l'heure, inciter à la vie altruiste, et conduire à la vie, tels sont les buts de mes écrits. Contactez-moi via yaomarcefavi@gmail.com ou sur le +228 90576852. Fb : Marc Fulbert Yao, LinkedIn : Yao Marc EFAVI. Le meilleur s'installe en vous !

2 commentaires sur “Troubles DYS (Partie 2) : Comment aider les apprenants dyslexiques pendant le cours ?

  1. Merci beaucoup pour le partage. Cet article m’a encore renseigné sur certaines choses que j’ignore sur ce trouble. Ma question est de savoir comment répertorier ce trouble du côté de la paresse et l’amusement à haute dose

    1. Bonjour Sandrine.

      Votre question est très pertinente.

      D’abord, en situation de classe où l’on a plusieurs apprenants, il faut faire recours à la pédagogie différenciée. Cela vous permettra de mieux connaître chaque élève. Il faut donc avoir une idée sur leur motivation,

      Dans le cas d’une paresse, soit l’apprenant a des difficultés pédagogiques ou émotionnelles ou encore des difficultés scolaires. Ces difficultés dans ce cas concernent beaucoup plus la qualité de la relation élève-enseignant.

      En tant qu’enseignant, il faut savoir quelle pédagogie utiliser à quel moment. Notez bien modéliser n’est pas normaliser et qu’il n’y a pas de bonne ou mauvaise pédagogie. Tout dépend de la situation, du type d’apprenant, etc. Comme référence, lire le triangle pédagogique de Houssaye.

      Cordialement, chère Sandrine.

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