J’ai mal
J’ai mal et c’est un secret. J’ai mal et je sais que vous ne me comprendrez pas. J’ai mal parce que le mal est tellement gratuit aujourd’hui que le bien en est devenu suspect. J’ai mal parce que l’amour vous fait peur et vous en préférez la haine qui est plus facile J’ai mal parce que l’amour qui est notre propre essence est devenu une faiblesse, oh God !
J’ai mal parce que de nos jours, c’est un luxe de ne pas pouvoir aimer, un luxe que pourtant beaucoup arrivent à se payer. J’ai mal parce que déjà vous vous énervez intérieurement que je parle tant d’amour. J’ai mal parce qu’il vous est plus difficile d’être une belle âme que d’avoir une belle gueule. J’ai mal parce qu’être bon est dorénavant risible et les bons moments se font précieux
J’ai mal parce que vous vous êtes habitués à écrire »RIP » puis la vie continue. J’ai mal parce que vous dites vouloir un monde meilleur sans d’abord arrêter de le détruire. J’ai mal parce que vous vous êtes habitués à ce monde perdu où vous avez trouvez une place pour vous assoir J’ai mal parce que le monde s’effondre et vous continuez à le piétiner tout en accusant le diable ! LE DIABLE ?? WTF !
J’ai mal parce que vous survivez au lieu de vivre, vous vous attendez au pire au lieu de vous attendre au meilleur. J’ai mal parce que vous êtes habitués au mal tellement que vous en avez fait votre ami. J’ai mal parce que vous finissez par présenter cet ami même à ceux que vous aimez. J’ai mal parce que vous êtes devenus hypocrites, indifférents, insensibles au charme de la vérité, argh !
J’ai mal parce que y’en a qui ne voient toujours pas de quoi je parle, qui n’ont toujours pas compris que ce monde c’est moi, toi, vous. J’ai mal parce que vous avez fait de la vie un jeu cherchant à être toujours vainqueur. J’ai mal parce que y’a toujours des gens qui pensent que ça n’arrive qu’aux autres, merde ! J’ai mal parce que de 1848 à 2020 la haine et le racisme se sont juste modernisés
J’ai surtout mal parce que vous trouvez tout ça normal, en vous disant »on fait avec », merde ! J’ai mal parce que quand j’y pense pendant quelques secondes, mon cœur arrête de pomper le sang. J’ai mal parce que quand je me réveille le matin je m’étonne d’être encore de ce monde.