Il / Elle a été vi*lé (e). Tu veux l’aimer ? Lis ça.

Il / Elle a été vi*lé (e). Tu veux l’aimer ? Lis ça.

Il y a des blessures invisibles. Des cicatrices qu’on ne voit pas, mais qui modifient à jamais la manière d’aimer, de faire confiance, de toucher ou d’être touché·e. Sortir avec une personne victime d’agression sexuelle, ce n’est pas juste aimer quelqu’un avec un passé. C’est aimer quelqu’un avec un champ de mines sous la peau. Et ce n’est pas grave. Mais ce n’est pas neutre.

Découvrez dans cet article, 7 choses que vous devez comprendre, avant d’aimer quelqu’un qui a survécu.

Le pronom « Elle » dans la suite de cet article désigne « La personne victime d’agression sexuelle » et ne limite pas le genre.

1. Ce n’est jamais « du passé » tant que le corps s’en souvient

Parfois, on entend : « C’est du passé maintenant, tourne la page. » Mais le corps, lui, ne tourne pas les pages comme un roman qu’on referme. Il garde en mémoire la peur, la sidération, la douleur.

Un simple geste – un bisou dans le cou, une main sur la cuisse – peut suffire à raviver un trauma. Et la personne elle-même ne comprend pas toujours ce qui se passe.
Alors si vous êtes en couple avec quelqu’un qui a subi une agression, sachez ceci : ce n’est pas contre vous. Ce n’est pas que vous êtes « rejeté·e ». C’est que vous touchez une zone brûlée, une mémoire vive. Et parfois, il faut reculer. Respirer. Attendre. Respecter.

2. Ne cherchez pas à être un héros

Il ne s’agit pas d’arriver dans sa vie avec une cape imaginaire, pour « réparer » ce qui a été cassé.
Elle (ou il) ne vous demande pas d’être un sauveur. Elle veut juste pouvoir être elle-même, sans peur, sans jugement, sans pression.

Ce qu’une personne victime attend d’un partenaire ?
Pas qu’il l’aime « en dépit de » ce qu’elle a vécu, mais avec. Dans l’ensemble. Avec ses silences, ses hésitations, ses lenteurs, ses « non », ses larmes parfois inattendues.

3. Le consentement n’est pas un détail

Le respect du consentement est fondamental avec tout le monde. Mais ici, il est vital.
Chaque geste, chaque rapprochement, chaque proposition doit être fait avec écoute et ouverture au refus. En d’autres termes :

→ Ne supposez rien.
→ Ne prenez pas son silence pour un accord.
→ Ne dites jamais « Mais ça allait hier, pourquoi aujourd’hui c’est non ? »

La réponse est simple : Parce que c’est aujourd’hui. Parce que c’est son droit. Parce qu’elle n’a pas à se justifier.

4. Acceptez de réapprendre l’intimité

Avec elle (ou lui), l’intimité peut être différente. Parfois plus lente. Parfois plus verbale. Parfois même absente pendant un temps. Et ce n’est pas une punition.
C’est juste un nouveau langage à deux, à créer sans modèle préétabli.

Il faudra peut-être réapprendre à faire l’amour, à poser des questions au lieu de prendre des initiatives, à attendre le feu vert au lieu de supposer. C’est une école d’humilité… et de vrai lien.

5. Ne réclamez pas les détails

Si la personne a envie de vous parler de ce qu’elle a vécu, elle le fera. Et si elle n’en parle jamais, c’est son droit aussi.

Ne posez pas de questions intrusives. Ne cherchez pas à savoir « comment ça s’est passé » ou « ce que l’autre lui a fait ». Vous n’avez pas besoin de ces images pour la comprendre. Vous avez besoin de présence, pas de détails.

6. Soyez là. Juste là.

Parfois, elle pleurera sans raison. Parfois, elle sera distante. Parfois, elle sera en colère.
Et vous ne comprendrez pas. Ce n’est pas grave. Vous n’êtes pas obligé de tout comprendre. Vous êtes seulement invité à rester là. Présent. Calme. Disponible.

Ce n’est pas votre rôle de guérir l’autre. Mais vous pouvez être un repère stable. Un rappel que tout le monde n’est pas dangereux. Un espace sûr où elle peut reprendre racine.

7. Aimer un·e survivant·e, c’est un choix d’adulte

Comme vous l’aurez deviné courant cet article, ce n’est pas toujours confortable à vivre.
Mais ce n’est pas triste. Ce n’est pas tragique. Ce n’est pas « compliqué ». C’est simplement un lien plus conscient, plus profond, qui demande une communication honnête, une vraie patience, et une absence totale d’égo dans les moments vulnérables.

Vous l’aimez mais vous vous sentez submergé par ce poids ? Normal, vous n’êtes qu’un être humain. Il est primordial de consulter un professionnel de la santé, et d’inviter votre partenaire à le faire si elle s’y sent prête. Prenez rendez-vous ici.

Disclosure – À ceux et celles qui choisissent d’aimer une personne brisée, blessée, mais debout

Vous prenez un engagement silencieux : celui de ne jamais ajouter de violence à celle qu’elle a déjà subie. Celui de ne pas fuir quand elle tremble, celui de ne pas forcer quand elle doute, celui de ne pas minimiser ce qui l’a abîmée. Et ça, c’est un courage immense.

À vous qui aimez malgré les éclats,
À vous qui respectez sans condition,
À vous qui ne cherchez pas à comprendre mais à entourer,
On vous voit. Et on vous remercie.

Car c’est peut-être ça, l’amour vrai : choisir quelqu’un même quand l’histoire est déjà entamée. Et écrire la suite, à deux, sans jamais effacer les premières pages.

Le meilleur s’installe en vous.

Candide SOSSOU

Hello chers lecteurs ! Je suis Sossou Essi Candide, psychologue du travail et des organisations en formation. En parallèle je suis une jeune écrivaine, maman de Je Vais Bien. Je pense que vivre en société implique beaucoup de choses auxquelles beaucoup de gens ne sont pas initiés. Parmi ces choses figurent le fait de se connaitre soi-même et de connaitre les autres. Et si nous nous initions ensemble !? Je serai ravie d'interagir avec vous sur n'importe quelle question qui vous préoccuperait à ce sujet. A bientôt! Email : candychou45@gmail.com

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