Le trauma de la fausse couche en Afrique : ta route vers la guérison

« J’ai pleuré en pensant à ce que j’avais perdu et je me suis demandé si je pourrais un jour me relever de cette douleur. »

Une fausse couche est une perte. Qu’importe l’âge qu’on a ou les circonstances de la perte, subir une fausse couche a des impacts psychologiques sur la femme, le couple et l’entourage. On remarque qu’en Afrique la fausse couche n’est pas abordée de la même manière et là où sous d’autres cieux les femmes qui subissent une fausse couche sont automatiquement prises en charge psychologiquement, ici elles ont tendance à le subir toute seule. Comment peut-on donc s’en remettre ?

Qu’est-ce qu’une fausse couche ?

La fausse couche est une interruption spontanée de grossesse qui survient au cours des 5 premiers mois. Elle se manifeste par des saignements vaginaux accompagnés de fortes douleurs dans la partie basse du ventre.

La fausse couche est un événement traumatisant qui affecte chaque femme différemment. Selon le FIGO, à l’échelle mondiale, environ 12 à 15% des grossesses reconnues se terminent par une fausse couche.

En Afrique, une fausse couche peut être perçue différemment en raison de diverses croyances culturelles et sociales. Le choc initial est intensifié par quelques éléments :

• Une douleur invisibilisée : En Afrique, il est souvent difficile de parler ouvertement de la fausse couche. Les croyances culturelles peuvent pousser les femmes à cacher leur douleur, pensant que c’est un sujet de honte ou de malchance.
• La pression de l’environnement : Dans certaines communautés, il existe une pression sociale forte pour avoir des enfants et continuer la lignée familiale. Cette pression rend encore plus difficile l’expression de la tristesse et le besoin de soutien.
• L’accès limité aux services de soutien : Les services de santé mentale et les groupes de soutien peuvent être rares ou inaccessibles dans certaines régions d’Afrique.

Comment les femmes le vivent-elles ?

Après le choc initial, les émotions sont souvent complexes et douloureuses. Ces sentiments sont amplifiés par le contexte social et culturel africain. Outre la douleur physique qu’elle engendre, la fausse-couche peut entraîner une douleur morale, traduite par une morbidité psychologique chez les femmes avec l’apparition de symptômes anxieux, dépressifs, ou encore un stress post-traumatique. On peut retrouver notamment ces sentiments :

• Le deuil non exprimé : Dans de nombreuses cultures africaines, l’expression de la douleur est souvent réprimée. La fausse couche devient un deuil silencieux, avec peu d’espace pour l’expression des émotions.

• Le poids de la culpabilité : La culpabilité est une émotion courante, exacerbée par des croyances qui peuvent blâmer la femme pour la perte. Les femmes peuvent se demander ce qu’elles auraient pu faire différemment.

• La colère et la confusion : Le sentiment de colère envers soi-même, les circonstances, ou même la vie elle-même est souvent intense et peut être mal compris dans un contexte où les émotions sont rarement partagées ouvertement.

Comment se remettre d’une fausse couche ?

Même s’il est impensable qu’on puisse s’en remettre, voici quelques moyens vers la guérion après une fausse couche :

1. Exprimer ses émotions :

Ne pas garder sa douleur pour soi. Il existe des moyens de commencer à partager son histoire et à trouver du soutien à travers l’entourage. Parler avec des aînés ou des mentors pourquoi pas ? L’essentiel est de chercher des personnes qui peuvent offrir une forme de soutien et de réconfort.

2. Prendre soin de soi :

Adopter des pratiques de bien-être en priorisant sa santé mentale et physique est un prochain pas vers la guérison.

3. Créer un rituel de souvenir :

Donner un sens à la perte en honorant ce qu’on a perdu de manière significative. Créer un rituel de souvenir comme une cérémonie, un espace de réflexion, ou une action symbolique pour marquer la perte peut également vous aider à faire le deuil.

4. Chercher de l’aide professionnelle :

Oser demander de l’aide démontre qu’on décide de ne pas rester pas seule avec sa douleur. Des ressources sont disponibles pour. Consulter un psychologue, même en ligne si nécessaire, peut vous aider à aller de l’avant.

La fausse couche n’est pas seulement une perte physique ; c’est une montagne de douleur émotionnelle souvent invisible aux yeux des autres. Rappellez-vous : Vous n’êtes pas seule dans cette épreuve. Des ressources, du soutien et des moyens de guérison sont disponibles. Ose faire le premier pas vers la guérison aujourd’hui.

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Le meilleur s’installe en vous.