Brèche dentaire et conséquences psychologiques
Connu sous le nom de brèche dentaire, cette caractéristique dentofaciale a sans doute une influence sur l’attirance physique et l’estime de soi de l’individu.
Il est tout à fait normal qu’un enfant ait un espace visible entre ses deux incisives centrales lorsque ses dents de lait commencent à pousser. Cet espace est connu sous le nom d’espace interincisif, et il permet de donner suffisamment d’espace pour que les dents permanentes puissent pousser correctement plus tard.
Pendant la maturation, votre enfant se développe, et ses dents de lait apparaissent progressivement. Souvent nous pouvons observer un espace entre ses deux incisives centrales. Appelé diastème interincisif par les chirurgiens-dentistes, en odontologie, un écartement entre deux dents normalement adjacentes. Il est plus fréquemment rencontré entre les deux incisives centrales de la mâchoire supérieure. Il peut être congénital ou acquis.
Le diastème interincisif est également appelé « dents de la chance » ou « dents du bonheur », car il est réputé apporter chance et bonheur à ceux qui possèdent cette caractéristique.
Si vous constatez un écart entre les dents de lait de votre enfant, ne vous inquiétez pas, au contraire ! « La présence d’un diastème chez un enfant est une excellente nouvelle pour lui. En effet, les dents de lait sont des dents de petite taille par rapport aux dents définitives.
Lors de l’apparition des premières dents, le fait qu’il existe un écart entre les dents de lait signifie donc que les dents définitives seront bien alignées, et qu’en conséquence, le recours à un traitement orthodontique (“appareil dentaire”) sera moins probable », explique la dentiste Cléa Lugardon.
En général, les dents de lait commencent à tomber autour de l’âge de 6 ans, ce qui laisse de la place pour les dents permanentes.
Si l’espace interincisif persiste même après l’apparition des dents permanentes, cela peut être dû à une variété de raisons telles que la taille des dents ou la position des mâchoires, la succion du pouce, l’hérédité, la présence d’un frein labial, une pulsion de la langue lors de la déglutition et/ou de l’articulation. Il est possible de le corriger par un traitement orthodontique après consultation d’un dentiste si nécessaire.
Nonobstant cette attirance physique à l’origine du diastème, il y peut y avoir des conséquences psychologiques fréquentes chez l’enfant s’il est victime de moquerie.
Si votre enfant subit régulièrement les moqueries de ses camarades de classe à cause de son diastème, voila ce qu’il faut faire :
- Tout d’abord, il faut discuter avec l’enfant afin de le soutenir.
- Lui garantir un environnement familial adéquat qui l’apprécie et qui valorise ses caractéristiques dentofaciales.
- Prendre rendez-vous avec son enseignant à l’école pour essayer de comprendre la situation, et de voir quel est l’impact de ces moqueries sur l’enfant.
- Lui assurer une protection à travers un camarade ou un auxiliaire de vie scolaire qui lui soutien dans la cour de récréation ou encore une mère, valorisante et bienveillante, qui apaise dans l’intimité.
- Essayer d’éduquer ses camarades à apprécier qu’à se moquer et prendre attache avec les parents des enfants auteurs des moqueries.
- Si l’impact psychologique sur votre enfant est important, vous pouvez prendre rendez-vous avec un psychologue scolaire pour l’accompagner.
L’enfant peut également développer des complexes face à ces moqueries.
Si votre enfant en est victime, il est possible que son comportement également. Selon la psychologue Silvia André, les moqueries de l’enfance peuvent être à l’origine d’un grand manque de confiance en soi. L’enfant qui subit des moqueries dévalorisantes et répétitives devient un adulte à l’estime de soi déficiente.
En tant que parents, vous devez être attentif à certains signes comme le manque de désir pour aller à l’école les matins le manque d’appétit, les cauchemars fréquents, le stress, … Face à ces comportements, c’est possible qui y a un problème.
Les enfants sujets aux moqueries n’expriment pas naturellement ce sentiment d’inconfort. Si vous ne posez pas de questions à votre enfant, il risque de l’intérioriser. Poser lui la question sans toutefois le rudoyer, demandez-lui s’il a des problèmes liés à son environnement scolaire.
Témoignages :
– Depuis que j’étais petit, j’avais ça, de même que les membres de ma famille sauf mon frère et je ne me sentais pas gêné en famille. C’est à l’école je me suis rendu compte que tout le monde ne l’avait pas. Au début, j’essayais de parler tout en ne faisant pas remarquer ma brèche. C’est avec le temps que j’ai fini par accepter cela et j’ai appris à vivre avec.
– J’avais une grande espace entre mes deux incisives. A l’école, mes camarades racontaient que je mange la chaire humaine et c’est pour cela j’avais de telles dents. C’est avec le temps ils se sont rendu compte que je n’étais pas le seul et ils ont compris que c’est normal.
« Du moment où l’enfant constate que c’est lui seul qui à la brèche et les autres ne l’ont pas, il va essayer de se cacher pour ne pas faire la différence en cas de moquerie. Ce serait bien d’apprendre aux enfants à l’école que c’est assez normal et ils doivent l’intégrer depuis le jeune âge ». Dixit Emmanuel, étudiant en psychologie clinique et de la santé à l’Université de Lomé.
Autres conduites à tenir : veiller à ce que votre enfant prenne de bonnes habitudes d’hygiène dentaire dès le plus jeune âge, assurez-vous qu’il se brosse les dents au moins deux fois par jour avec une brosse à dents souple et du dentifrice fluoré, et évitez de lui donner des aliments riches en sucre.
REFERENCES
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