La Cyberdéviance
Bien que l’occasion ne crée pas nécessairement le larron, il est évident que l’intégration massive des technologies de l’information dans les organisations prête le flanc à de nouvelles déviances au travail. La cyberdéviance, comme les autres formes de déviance, peut qualifier les comportements qui outrepassent les normes établies, en l’occurrence les politiques de l’organisation.
Ainsi, puisqu’on s’attend habituellement à ce que l’équipement informatique d’une organisation serve à des fins professionnelles, toute forme de détournement de cette utilité première constitue un acte de délinquance professionnelle. Il importe cependant de distinguer la cyberdéviance légère, aussi nommée cyberflânerie, de celle qui est plus sérieuse, voire parfois illégale.
Ainsi, lorsqu’un travailleur consulte ou envoie des courriels personnels ou encore lorsqu’il se laisse tenter, pendant son temps de travail, par des sites ludiques (jeux, voyages, Facebook, etc.) ou utilitaires (transaction bancaire, horaire de cinéma, météo, etc.), il contrevient aux normes mises en place par l’organisation. Cependant, en cette matière, l’anormalité se veut la norme puisqu’environ 90% des travailleurs avouent être des cyberflâneurs.
En contrepartie, la facette plus sérieuse de la cyberdéviance risque d’entraîner des conséquences plus dramatiques, tant pour l’individu que pour l’organisation. Ainsi, certaines personnes se permettent de télécharger illégalement de la musique ou des films, de parier dans des casinos virtuels, de visiter des sites pornographiques ou encore de faire de la cyberintimidation sur leur temps de travail.
Cette forme plus marquée de cyberdéviance est heureusement moins fréquente, mais rejoint néanmoins près d’un travailleur sur dix. Même si les organisations ont tendance à condamner ce comportement, de quelque nature qu’il soit, certaines recherches révèlent que la cyberflânerie possède plus d’avantages que d’inconvénients pour l’organisation.
Ainsi, les cyberflâneurs se disent plus satisfaits au travail, plus engagés envers leur organisation, et ils avouent que l’utilisation de leur ordinateur à des fins personnelles facilite leur équilibre travail-famille. Ainsi, cette forme légère de cyberdéviance semble entretenir plus d’avantages que d’inconvénients pour l’entreprise et aurait, plus précisément, une incidence positive sur l’attitude des travailleurs à l’égard de leur travail.
Ce constat invite donc à un repositionnement des politiques organisationnelles à l’égard du phénomène. Il semble opportun de faire preuve de tolérance à l’égard de la cyberflânerie et de réserver les actions répressives et coercitives à la cyberdéviance, qui entraîne des conséquences économiques et légales plus sérieuses pour l’organisation.
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Documents scientifiques consultés : Kewin, Frontiers of Group Dynamics, Human Relations, vol.1, 1947 ; Gosselin et al., Aspects humains des organisations
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