Mon enfant bégaie, que dois-je faire?
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, le bégaiement est classé dans les déficiences de l’élocution et renvoie aux troubles du rythme de la parole pendant lesquelles le sujet sait ce qu’il veut dire mais est incapable de le dire en raison des répétitions involontaires et du blocage de sons.
L’étape de développement de l’acquisition de la parole (2 à 4 ans) est très attendue par les parents. C’est un trouble peu fréquent qui affecte les individus sans distinction d’origine sociale ou culturelle et apparaît avant 3ans. Nombreux sont les enfants qui font face à des difficultés, dans leur désir de progresser rapidement. Au Togo on estime à soixante mille la population des personnes qui bégaient.
Comment repérer le bégaiement ?
Répétition compulsive du premier phonème (gagagagaga… gâteau), allongements exagérés
de sons au cours de la parole (maaaaaaçon), répétition des mots monosyllabiques (le le le le le pain), blocages audibles ou silencieux (je……..vais à l’école), usage de nombreux interjections (euh, ben), tension musculaire élevée, interruption de mots, pause inadaptée entre les mots, …
Rôle du psychologue
Il est possible de faire un appel à un psychologue pour compléter ou soutenir la rééducation orthophonique chez les enfants ayant éprouvés le découragement, la honte, les difficultés d’affirmation de soi, etc.
Comment aider l’enfant au quotidien?
Le rôle des parents est essentiel pour faciliter l’élocution. Plus l’enfant va se sentir soutenu, moins il va se soucier et plus il va naturellement adopter les bons réflexes pour se corriger. Si les parents se montrent trop angoissés à ce sujet, trop exigeants avec lui, il peut éprouver le découragement et le blocage va s’accentuer.
Chèrs parents, voici donc pour vous quelques réflexes proposer par Cécile Zamorano (spécialiste en orthophonie) à mettre en place, pour aider l’enfant à vite récupérer:
Placez-vous à sa hauteur pour lui donner le mot sur lequel il butte ou l’amorcer pour lui. « Ne le laissez jamais en difficulté, aidez-le en reformulant ce qu’il dit et en prenant en compte le fond du message et non la forme. »
Gardez toujours le contact visuel, regardez-le et encouragez-le. « Souvent, le blocage dû au bégaiement rompt l’intensité de la communication. Si on reste attentif et disponible, si notre regard continue de le soutenir, l’enfant sent qu’on a confiance en lui et se reprend » ;
Parlez-lui plus calmement, faites des pauses et ralentissez votre propre débit de parole pour l’inciter à faire de même. « Le soir, prenez un temps privilégié à ses côtés, lisez une histoire ou discutez simplement. En faisant cela, vous créez une situation d’échange favorable à une élocution calme » ;
Quand vous l’interrogez, veillez à ne poser qu’une question à la fois. Écoutez-le jusqu’au bout et ne lui coupez pas la parole (demandez à ses frères et sœurs de respecter aussi leur tour) ;
Au quotidien, réduisez le stress : revoyez son rythme en terme d’activités extrascolaires, de tâches éducatives, de sommeil… ;
Utilisez des renforcements positifs et descriptifs. « N’oubliez pas enfin de le féliciter lorsque sa parole est plus fluide, cela contribue à lui donner confiance en lui ».
En somme, le bégaiement est en général transitoire : 8 enfants sur 10 vont en effet récupérer spontanément au bout de quelques mois. Cela peut aller assez vite si leurs parents les aident, au quotidien, à venir à bout des difficultés.
Un commentaire sur “Mon enfant bégaie, que dois-je faire?”