Alfa AKILA, lauréat bourse jeune chercheur
Grâce à un financement du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) et de l’Agence française de développement (AFD), quatre doctorants parmi lesquels figure le jeune Togolais Alfa AKILA, ont pu être récompensés pour leur travail de recherche et se sont vus attribuer quatre bourses d’une valeur respective de 1 000 euros destinée à soutenir leur travail de terrain.
Le jeune Alfa travaille sur l’Adaptation d’un modèle de recherche entrepreneuriale au contexte togolais. Selon lui, l’entrepreneuriat serait la porte vers une indépendance socioéconomique au Togo : << L’entrepreneuriat aujourd’hui suscite un grand intérêt dans les sphères politiques, économiques, culturelles et sociales. Et pour cause, le chômage (surtout des jeunes) augmente de plus en plus et reste un sujet de préoccupation majeur pour les dirigeants de nombreux pays. Ainsi, le Togo, pays de l’Afrique de l’ouest ne fait pas exception à cette problématique du chômage. En effet, avec un système éducatif qui fait face à de nombreuses difficultés, un marché du travail qui peine à absorber les sortants des universités, l’entrepreneuriat se positionne comme idéal pour régler le problème de chômage des jeunes. Mais encore là, beaucoup de difficultés subsistent et empêchent une émergence réelle dans ce domaine.>>
Pour ce faire il propose une approche basée sur l’intention : << La création d’entreprise est un acte qui naît au sein d’un processus en construction (Guenoun, Segueni-Djamane, Benyahia-Taibi, 2018). Mais l’on notera que dans ce processus l’intention est la première phase nécessaire pour entreprendre (Hernandez 1991). Ainsi plusieurs chercheurs (Boissin, Chollet & Emin, 2009 ; Baronet, 2011 ; Belattaf & Nacéra, 2013) ont dans leurs travaux expliqués les raisons qui amènent les individus à devenir entrepreneur. Au Togo, bien que des études se soient penchées sur la question de l’entrepreneuriat, très peu (ou presque pas) ont abordé cette première phase du processus qu’est l’intention d’entreprendre. De plus, aucun modèle n’existe vraiment dans le contexte togolais pour évaluer l’intention entrepreneuriale des individus. L’objectif de cette recherche est d’adapter un modèle des intentions entrepreneuriales développé par Linan et Chen (2009), au contexte togolais sur des populations de travailleurs et d’étudiants. >>
Sur la base d’une méthodologie appropriée il a pu persuader le jury : << Notre échantillon est donc constitué de 630 individus en raison de 300 étudiants (issu des universités et écoles d’enseignements supérieurs de Lomé) et de 330 travailleurs (issu des secteur public et privé de Lomé et de l’intérieur du Togo). Afin de rester le plus fidèle possible à la méthode d’évaluation de l’intention développée par les auteurs, la méthode de collecte des données sera principalement l’utilisation des questionnaires.
L’analyse et l’interprétation des résultats se feront sur la base du modèle de l’évènement entrepreneurial de Shapero et Sokol (1982), de la théorie de l’action raisonnée et du comportement planifié d’Ajzen (1991) et du modèle des intentions de Linan et Chen (2009). Nous nous attendons donc à ce que les résultats de l’étude montrent d’abord que le modèle des intentions entrepreneuriales de Linan et Chen (2009) s’adapte bien au contexte togolais et ensuite que le capital humain et autres variables démographiques soient positivement corrélés à l’intention entrepreneuriale.>>
Germain LANKOANDE, ENSEA, Abidjan, Mobouobom Marc Meda, ISSP/Université Joseph KI-ZERBO, OuagadougouClothilde Parent-Chartier, EDIM de l’Université d’Ottawa sont les trois autres lauréats de cette bourse.