Quand les substances psychoactives deviennent monnaie courante dans votre entreprise

L’usage de substances psychoactives (SPA) (alcool, cannabis, médicaments détournés, stimulants, etc. ) en milieu professionnel est un phénomène préoccupant. Quand leur consommation devient banale ou tolérée dans une entreprise, cela ne reflète pas seulement un problème individuel, mais bien un dysfonctionnement organisationnel profond.
I- Comprendre le phénomène
Les substances psychoactives sont utilisées pour leurs effets sur le système nerveux : stimulation, anxiolyse, euphorie, etc. En entreprise, leur consommation peut répondre à des motivations variées :
- Gérer le stress ou la pression professionnelle ;
- Améliorer la concentration ou la performance dans les postes à haute exigence cognitive ;
- Trouver un échappatoire à des conditions de travail pénibles ou un climat délétère ;
- Se conformer à une culture d’entreprise où la consommation (alcool, notamment) est banalisée, voire valorisée.
Cette normalisation constitue un facteur aggravant : plus la consommation est visible et tolérée, plus elle risque de s’étendre et de s’installer.
II- Les risques pour l’entreprise
L’impact ne se limite pas à la santé des salariés :
- Accidents de travail liés à l’altération des capacités (en particulier dans les secteurs industriels, logistiques ou de transport) ;
- Chute de productivité, erreurs répétées, retards ;
- Climat social détérioré : tensions, agressivité, perte de confiance dans l’encadrement ;
- Image externe dégradée si des faits sont rendus publics ;
- Responsabilité légale de l’employeur, tenu de garantir la sécurité physique et mentale de ses collaborateurs.
III- Signes d’alerte dans l’organisation
Une entreprise confrontée à une banalisation des SPA peut observer :
- Une augmentation de l’absentéisme ou des accidents ;
- Une multiplication des conflits interpersonnels ;
- Une perte de repères éthiques dans les décisions de management ;
- Des comportements dissociés ou incohérents chez certains salariés.
IV- Que faire ? La prévention au cœur de la réponse
La lutte contre les usages de SPA en entreprise ne passe pas uniquement par des sanctions. Elle repose sur une politique de prévention globale et concertée :
1. Informer sans stigmatiser
Mettre en place des campagnes de sensibilisation sur les risques liés aux substances, y compris les médicaments prescrits à mauvais escient.
2. Former les managers
Les responsables d’équipe doivent être capables d’identifier les signaux faibles, dialoguer sans jugement, et orienter vers les ressources internes ou externes.
3. Offrir un accompagnement
Mettre en place un partenariat avec des structures spécialisées (addictologues, psychologues, services de santé au travail) reste la voie loyale et privilégiée.
4. Créer un climat de travail sain
Réduire les sources de stress chronique, favoriser l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle, et soutenir une culture du respect.
V- Le cadre légal au Togo (bon à savoir)
L’arrêté ministériel du 2 février 2024 encadre explicitement les comportements liés à l’usage de substances psychoactives en entreprise, en lien avec l’obligation de sécurité de l’employeur. Le Code du travail togolais impose aux entreprises d’assurer un environnement exempt de toute forme de danger physique ou mental, incluant l’usage ou la tolérance de substances addictives.
Conclusion
La banalisation des substances psychoactives au travail est un signal d’alerte. Elle révèle souvent un besoin d’écoute, de sens, et de reconnaissance dans l’organisation. La réponse doit être collective, humaine et préventive. Ce n’est qu’à ce prix qu’une entreprise peut préserver sa santé sociale… et celle de ses collaborateurs. Et pour ce faire, il est impérieux et très indispensable de s’adresser à un psychologue du travail pour vous aider à gérer toute cette situation. Sans doute, compter sur notre professionnalisme et notre équipe dynamique en vous adressant à nous sur ce lien Rdv avec un psychologue selon ce que vous voulez