Ma cheffe me harcèle : comprendre, nommer, agir

Le harcèlement moral au travail n’est pas une fiction ni une simple mésentente : c’est une réalité qui affecte gravement la santé mentale, le bien-être et la carrière de nombreuses personnes. Quand ce harcèlement vient de sa supérieure hiérarchique directe, la situation peut s’avérer d’autant plus complexe et déstabilisante.
🎯 Reconnaître le harcèlement moral ou le mobbing
Le harcèlement moral ne se résume pas à une mauvaise ambiance ou à un management autoritaire. Il s’agit d’agissements répétés qui ont pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte aux droits, à la dignité, ou à la santé mentale ou physique d’un salarié.
Quelques exemples courants :
- Humiliations publiques ou en aparté
- Mise à l’écart systématique
- Tâches dévalorisantes ou absurdes
- Critiques constantes, même en cas de bon travail
- Menaces voilées ou pressions abusives
Lorsqu’une cheffe adopte ces comportements de manière répétée et intentionnelle, cela relève du harcèlement moral, reconnu par le Code du travail français (article L1152-1). Au Togo, le harcèlement moral au travail est formellement interdit. Un arrêté ministériel du 2 février 2024 précise que tout comportement répété visant à dégrader les conditions de travail, porter atteinte à la dignité ou compromettre l’avenir professionnel d’un salarié constitue une infraction grave. (article 6 et 7).
I- Les impacts psychologiques
Le harcèlement affecte profondément la santé mentale :
- Perte de confiance en soi
- Anxiété, troubles du sommeil
- Dépression, isolement
- Sentiment d’impuissance ou de honte
La victime peut également développer un syndrome d’épuisement professionnel (burn-out), voire un syndrome de stress post-traumatique, surtout si la situation perdure.
II- Pourquoi c’est si difficile d’en parler
La figure de la cheffe, investie de l’autorité, peut rendre toute contestation très délicate :
- Peur des représailles
- Crainte de ne pas être crue
- Isolement au sein de l’équipe
- Internalisation de la faute (« je dois être trop sensible »)
C’est aussi un phénomène souvent invisibilisé, surtout quand la cheffe est perçue comme « exigeante » ou « performante » par la hiérarchie supérieure.
III- Comment agir ?
Même si cela peut sembler impossible sur le moment, des leviers d’action existent :
- Documenter les faits : tenir un journal précis des agissements, conserver des preuves (mails, messages, comptes-rendus).
- En parler : à un collègue de confiance, un médecin du travail, un représentant du personnel, ou un psychologue.
- Alerter officiellement : saisir les ressources humaines, le Comité Social et Économique (CSE), ou un syndicat.
- Se protéger : consulter un médecin pour faire constater les impacts sur la santé ; envisager un arrêt maladie si nécessaire.
- Envisager des suites juridiques : déposer un signalement à l’inspection du travail ou entamer une procédure aux prud’hommes.
Et les entreprises ?
Les organisations ont une obligation légale de prévention du harcèlement moral. Cela suppose :
- Des formations pour les managers
- Des procédures d’alerte claires
- Un climat de travail sain et bienveillant
Ignorer ou banaliser le harcèlement constitue une faute grave de la part de l’employeur.
🔚 Conclusion : sortir du silence
Dire « ma cheffe me harcèle » n’est pas un aveu de faiblesse, c’est poser un mot sur une souffrance réelle et entamer un chemin vers la reconnaissance et la réparation. Parler, s’entourer, se protéger : autant d’étapes nécessaires pour sortir de l’isolement et préserver sa santé psychique. Alors si vous vous sentez en difficulté, si vous avez besoin de vous libérez, d’être écouté et aidé, vous pouvez nous trouver ici Rdv avec un psychologue selon ce que vous voulez