Je n’en peux plus depuis que mon entourage a découvert que je suis séropositive !

La découverte du statut sérologique peut être une expérience traumatisante pour les personnes vivant avec le VIH. Pendant les moments qui suivent cette découverte, la personne se noie dans les tourments. « Vais-je mourir ? Où ai-je été contaminée ? Comment vais-je m’en sortir ? », « Suis-je condamnée ? », « Qu’est-ce que les gens vont penser de moi ? », telles sont les interrogations les plus fréquente qui minent les pensées de la personne. Ces interrogations sont justifiées d’autant plus que la découverte du statut sérologique par l’entourage s’accompagne souvent de stigmatisation voire de violence à l’égard de la PVVIH.
Dans cet article, nous nous intéressons justement aux violences subies par les femmes au foyer quand leur entourage( leur partenaire intime surtout) découvre qu’elles ont le virus du SIDA.

Quelles sont les violences que subissent les femmes au foyer lorsqu’on découvre qu’elles ont le VIH sida ?

Elles sont multiformes et se regroupent en deux grandes catégories : les violences basées sur le genre (VBG) et les violences du partenaire intime (VPI) au sein desquelles on retrouve 4 formes de violences : les violences physiques, celles psychologiques, celles économiques et celles sexuelles.

Quelles sont les difficultés rencontrées par ces femmes ?

Le VIH/sida reste une maladie jusqu’à lors considérée comme une malédiction, une maladie de la honte dans nos cultures. Les difficultés sont nombreuses partant des problèmes de stigmatisation et de discrimination qu’elles subissent, le rejet familial, la privation de certains atouts familiaux, l’interdiction à l’accès de certains biens, la peur de divulgation de son statut, la peur de perdre son foyer (séparation ou divorce), la privation des enfants, perte d’autonomie financière, le rejet social et bien d’autres…

Quelles sont les conséquences de ces violences sur la vie de ces femmes ?

Les conséquences sont énormes mais elles peuvent également être catégorisées suivant les formes de violence. Au rang des conséquences physiques, nous avons : les blessures – la perte d’un organe ou d’un membre – la paralysie pouvant entraîner d’autres conséquences plus graves comme des commotions cérébrales ou un traumatisme crânien.
Au rang des répercussions psychologiques, nous pouvons noter la perte de l’estime de soi et de confiance en soi – le sentiment de dévalorisation – l’isolement et le retrait social – la perte d’énergie à travailler pouvant entraîner la perte de boulot – la dépression
Quant à l’aspect économique des conséquences, il y a principalement la perte de ressources économiques. Au niveau sexuel, nous avons la perte d’envie ou de désir sexuel – la frigidité – le rejet du sexe opposé.

Comment aider donc ces femmes en situation difficile ?

L’aide passera essentiellement au renforcement de l’autonomie financière, l’accompagnement de leur époux, la sensibilisation sur le droit des PVVIH (personnes vivants avec le VIH)
Pour le reste, l’accompagnement du psychologue clinicien sera très utile notamment avec des entretiens individuel et de couples afin de faciliter une vie positive du VIH chez la FVVIH et ainsi favoriser une vie de couple épanoui.

Fulbert Magnim ASSIOU, Psychologie clinique, de la santé et neuropsychologie